Hymne à l'Humanité

Temps des éphémérides

Sur son lit de flammes éternelles,
Pleurant berçant, son âme candide,
Souffrances heureuses maternelles,
La mère enfante au sein de l'abside.

Un sourire, qu’esquissent ses lèvres,
Exquis plaisir d’une déchirure,
Œil égaré, troublé plein de fièvre,
Hymen percé, gouttes de genièvre,
Ell' glisse et danse dans sa parure.

Un petit corps éclot, drapé de sang,
Cents efforts, émane un cri, il se tord
Un petit être pâlot, gémissant,
Sans la force et sans esprit, il s’endort,
Baissant sa tête, aux seins nourrissants.

Lentes caresses, lissant sa chair nue,
Sublime scène d'un amour naissant,
Tant de larmes tendres, aux cils glissants,
Que versent sans cesse, l'âme ingénue,
Frôlant ces membres, froissés et menus.


La mère dessine de sa main nos ailes,
Et si sans elles demain ne serait passé,
Cesser ainsi, de ne penser plus qu'à elle
Serait s'étioler, serait se blesser.
Que jaillisse ce feu à jamais élancé!


Un petit corps sans nom, trace son temps,
S'ouvrent, portes du monde et vérité,
Un petit être non sans force et cran
Haï aimé, nommé Humanité!